Thèmes de recherche

Champs de recherche : Économie appliquée, Inégalités, Éducation, Patrimoine, Histoire économique, Démographie
Intérêts : Mobilité intergénérationnelle, Élites, Genre, Cycle de vie

Documents de travail

Abstract

While the educational expansion of the 20th century promoted social mobility overall, the top of the social hierarchy may have remained privileged. This paper examines the evolution of intergenerational mobility in admissions to the French elite colleges—the Grandes Écoles (GE)—over more than a century. Admission to these institutions is subject to partially anonymous competitive examinations, and their degrees are the ticket to top positions in the public and private sectors. In the growing literature measuring intergenerational mobility through surnames, I design a novel method and apply it to a self-collected dataset on all 285,286 graduates from ten of the most prestigious Grandes Écoles between 1886 and 2015. Principally, I find that children of male GE graduates were highly over-represented in the top colleges throughout the 20th century. Importantly, unlike previous studies exploiting fathers’ socio-professional categories, I find a stable low level of intergenerational mobility for all cohorts born since 1916: chances of GE admission for children of GE graduates were approximately 80 times higher than for the rest of the population. 

Abstract

State awards to civilians are a widespread social phenomenon across space and time but their economic consequences remain mostly unexplored. This paper provides the first quantification of the impact of State awards given to Directors on the stock value of their firms. We link a comprehensive dataset of recipients of the Légion d’honneurthe most prestigious official award in Franceover the 1995–2019 period to Board positions in French listed firms. We document positive abnormal returns in the stocks of recipients’ firms at the date of the award.  We discuss competing mechanisms and present suggestive evidence that awards signal valuable access to policy-makers. This interpretation is corroborated by the absence of any market reaction for recipients who were already identified before award receipt as being close to the Government. 

Abstract

Dynasties constitute a visible sign of intergenerational persistence and raise questions about the legitimacy of the ruling elite. This paper uses data on graduates of elite colleges to explore the influence of political and business dynasties in France. I link nominative data on 103,309 graduates of 12 French Grandes Écoles born between 1931 and 1975 to their professional careers as politicians with national-level mandates or as board members of French firms. Identifying lineage through surnames, I find that sons of political and business leaders were substantially more likely than their graduate peers to pursue elite careers themselves, revealing a social gradient in returns to elite education. Political dynasties were particularly sizeable, although progressively declining. These dynasties also affected the composition of the French elite: fewer dynastical board members were graduates of top colleges than their first-generation colleagues. Yet, they were propelled much younger into top business and political positions. 

Sélection de recherche en cours

The French Grandes Écoles: long live Parisians and aristocrats

Child wealth penalty
(co-écrit avec Marion Leturcq & Lionel Wilner)

Parental death in childhood and wealth accumulation during adulthood
(co-écrit avec Marion Leturcq)

Social and economic education mobility: a tale of two disciplines
(co-écrit avec Alice Pavie)

Thèse de Doctorat

Les Grandes Écoles au 20e siècle, le champ des élites françaises : reproduction sociale, dynasties, réseaux
Soutenue publiquement le 16 décembre 2021
Supervision : Alain Trannoy (EHESS)
Jury : Baptiste Coulmont (examinateur), Arnaud Lefranc (rapporteur), Louis-André Vallet (Président), Akiko Suwa-Eisenmann (rapporteure)
Lauréat du Prix de thèse 2022 de l’Association française de science économique (AFSE) et une mention spéciale du Prix 2023 de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP).

Résumé

Constituée de trois chapitres autonomes, cette thèse étudie, dans une perspective historique, le rôle central des grandes écoles les plus prestigieuses dans la constitution et la stabilité des élites françaises. Pour ce faire, nous avons collecté et construit une base de données originale couvrant 374 719 diplômés admis entre 1886 et 2015 dans 12 écoles. Le premier chapitre qualifie le processus d’admission à ces Grandes Écoles pour les cohortes nées entre 1891 et 1995. Les familles d’ascendance aristocratique sont continuellement sur-représentées parmi les étudiants, de même que les individus nés à Paris pour qui l’avantage augmente pour les cohortes les plus récentes. Les enfants des diplômés des grandes écoles ont aussi considérablement plus de chances d’être eux-mêmes admis dans ces écoles, et ce sur plusieurs générations, tout particulièrement dans les mêmes établissements que leurs ancêtres. Par ailleurs, nous montrons que le niveau de reproduction intergénérationnelle est stable pour toutes les cohortes nées depuis 1916.

Le second chapitre examine l’entrée des diplômés des grandes écoles nés entre 1931 et 1975 sur le marché du travail des professions d’élite, à savoir en tant que personnalité politique avec un mandat national ou comme membre de conseil d’administration d’une entreprise française. Nous confirmons dans un premier temps que les grandes écoles constituent la voie royale vers l’élite. Surtout, ce travail met en évidence la présence de dynasties, dès lors que les enfants des élites politique et économique ont davantage de chances que leurs pairs diplômés de mener des carrières dans ces professions d’élite. Les dynasties politiques sont particulièrement importantes, bien qu’en recul progressif pour les cohortes nées après la seconde guerre mondiale. Par ailleurs, nous montrons que ces dynasties façonnent la composition des élites françaises, puisque les membres dynastiques de conseils d’administration ont un moindre niveau d’éducation que ceux de première génération, et que les membres de l’élite parviennent à propulser leurs enfants bien plus jeunes vers l’exercice de ces fonctions prestigieuses.

Enfin, le troisième chapitre explore les interactions entre élites politique et économique via l’attribution par les politiciens aux dirigeants d’entreprises de la légion d’honneur, la plus éminente distinction d’État en France. Les décorations constituent un choc informationnel, ce qui permet de mener une étude d’évènement dans les jours suivant leur official- isation. Nous mettons en évidence une réaction positive des marchés boursiers pour les entreprises des récipiendaires. La formation des personnalités politiques et économiques la même année dans une même Grande École est utilisée comme un signal de connexion politique. Il apparaît ainsi que seules les connexions nouvellement révélées sont valorisées par les marchés financiers.

En définitive, cette thèse documente l’influence généralisée et durable des Grandes Écoles sur la structuration des élites françaises. En effet, l’admission dans ces écoles est caractérisée par une importante reproduction intergénérationnelle, qui se perpétue sur plusieurs générations. En outre, même parmi les admis, les carrières demeurent influencées par l’origine sociale. Enfin, les réseaux de diplômés exercent une influence durable sur la réussite sociale, par exemple avec une probabilité plus élevée de recevoir la légion d’honneur de la part d’un collègue de promotion.

Mots-clés : Grandes écoles, élites françaises, mobilité intergénérationnelle, reproduction sociale, élites politique et économique, Légion d’honneur.

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Chapitres d'ouvrages

Éducation et inégalités  
dans Économie de l’éducation (2022), Delphine Pouchain & Camille Abeille-Becker (éditrices), Atlande, Clefs concours

La faiblesse des politiques en faveur des jeunes
dans La France face au vieillissement (2013), Jean-Hervé Lorenzi & Hélène Xuan (éditeurs), Éditions Descartes & Cie